Ici, il y a onze mille ans, la plaine était le fond d'une mer. Avant la mer, une couche de glace épaisse de plusieurs kilomètres écrasait le sol.... > Lire la suite
Ici, il y a onze mille ans, la plaine était le fond d'une mer. Avant la mer, une couche de glace épaisse de plusieurs kilomètres écrasait le sol. La glace a fondu, l'eau s'est retirée. C'est fertile, ici: les sables ont cédé la place aux champs de blé d'Inde. À moins que tout n'arrive simultanément?
Dans la plaine, des lettres datées d'un 22 août creusent leurs sillons. « Nous collectionnons les os dont la remontée à travers la terre s'est amorcée. » L'air proche est une cueillette de fossiles. Ce qui remonte - paroles, pensées, impressions, béluga - est sale et impersonnel; il y a de la boue entre les mots. Les phrases agglutinent les débris: « Nous optons pour un mélange de fiction et de terre à jardin. » De ces fragments, extraits de lettres et dialogues émerge un sentiment monstrueux et serein.
Nous, La personne, Moi et Le béluga: un rassemblement hétéroclite et intemporel se tient dans le poème, réalise le souhait, apprend à relire les lettres, à y répondre, et à parler, tout le temps, pour tout le monde. « Ainsi, nous nous réunirons en oubliant de partir. »
Née en 1983, Maude Pilon a grandi en Montérégie. Depuis 2002, elle fait de la poésie dans divers contextes artistiques, littéraires, collaboratifs et performatifs.
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