Des Illusions perdues à la naissance du cinéma, l'actrice occupe une place de choix dans l'imaginaire du XIXe siècle. Du réalisme au symbolisme, arts,... > Lire la suite
Des Illusions perdues à la naissance du cinéma, l'actrice occupe une place de choix dans l'imaginaire du XIXe siècle. Du réalisme au symbolisme, arts, lettres et poésie traduisent ce phénomène social qui trouve sa source dans la vie tapageuse des actrices et dans leurs Mémoires. Ces récits méritent d'être tirés de l'oubli, alors que bien des ouvres romanesques, en proposent des lectures interprétatives: personnage déterminé par le corps chez Zola, Edmond de Goncourt ou Champsaur, figure « idéelle » chez Villiers ou Rodenbach. Au début du XXe siècle, l'évolution est sensible: l'actrice perd en chair ce qu'elle gagne en signe; elle ne sera plus que le point de départ d'un itinéraire métaphorique ou spiritualiste. Ainsi renoue-t-elle, paradoxalement, avec des images fondatrices déjà suggérées par Nerval, Baudelaire ou Hugo. A la lumière des doubles que reflète et suscite l'actrice, cet essai s'interroge sur la fonction de son personnage dans le discours littéraire.