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La puissance publique, sous couvert d'Aide sociale à l'enfance et de Protection de l'enfance, prend la main sur l'éducation des enfants issus de parentalités précarisées.
À l'interface assistant/assisté, naissent, se construisent et se développent des processus de stigmatisation affectant parents dépossédés tout autant qu'enfants protégés.
Ces processus sont administrés et formatés en la mise en scène d'un sacrifice très opérationnel en termes d'homéostasie sociale : la production de cas sociaux.
Du signalement jusqu'au placement, la succession des interactions et des intervenants fait apparaître ceux-ci comme les maillons-otages d'une chaîne dont la Maison d'enfants à caractère social constitue l'une des extrémités opérantes.
Dans cette recherche-action menée durant quatre années au sein de l'établissement, nous avons voulu vérifier in situ jusqu'à quel point il était ou non possible à l'institution M. E. C. S. de se départir du processus systémique de stigmatisation dans lequel elle était consubstantiellement engagée et épargner à ses usagers leur destinée de cibles émissaires sociétales.
Le dispositif M. E. C. S. peut-il être reprogrammé en outil de considération, voire d'aide à la reconstruction du lien familial ?
La survenue au sein de l'établissement d'un contexte particulier - l'opportunité, laissée par la direction à l'équipe encadrante d'une liberté d'action et de mouvement - a permis à l'auteur d'ouvrir le champ expérimental à la question de l'effectivité en Maison d'enfants à caractère social.