De Camus, Hannah Arendt disait en 1952 qu'il était « sans aucun doute pour le moment le meilleur homme en France » parmi ses pairs qu'elle trouvait... > Lire la suite
De Camus, Hannah Arendt disait en 1952 qu'il était « sans aucun doute pour le moment le meilleur homme en France » parmi ses pairs qu'elle trouvait « tout juste supportables ». Comment expliquer un jugement aussi tranché à l'encontre d'un milieu intellectuel où l'écrivain algérois côtoyait pourtant Jean-Paul Sartre, Maurice Merleau-Ponty ou encore Georges Bataille ?
C'est que l'auteur de L'Homme révolté a su incarner, à une époque d'extrême polarisation du débat d'idées, le difficile équilibre de la nuance. Sa lucidité, dont son ami Char disait qu'elle est la blessure la plus rapprochée du soleil, face à la réalité de l'idéologie totalitaire et son refus obstiné de céder aux sirènes du manichéisme ont fait de lui un penseur souvent caricaturé et incompris.
Les Justes, Lettres à un ami allemand, Le Mythe de Sisyphe, La Chute. À l'heure de l'immédiateté numérique et de la polémique permanente, il importe plus que jamais d'entendre cette pensée exigeante, tendue comme un fil d'Ariane entre des extrêmes mortifères.
Normalienne, agrégée de philosophie, Marylin Maeso travaille sur l'essentialisme et sur la philosophie politique contemporaine. Elle a publié Les conspirateurs du silence et dirigé L'Abécédaire d'Albert Camus aux Éditions de l'Observatoire.