Octobre 1943. Alors que Richard et Suzanne s'attellent, dans le plus grand dénuement, à la difficile remise en marche de la ferme, une terrible sécheresse s'abat sur le pays et sur ce bled Maknassy, tant aimé.
Pendant des années, à de rares exceptions près, elle durera, s'amplifiera, implacable. Les vents de sable, véritables tempêtes glaciales l'hiver, torrides l'été, se succéderont. Végétation, bêtes et hommes, souffriront de façon dramatique.
L'attente de la pluie, l'incrédulité, le doute, voire la désespérance, entrecoupés de bouffées d'espoir à la moindre goutte d'eau, deviendront de plus en plus poignants, lancinants.
Cette sécheresse prendra-t-elle fin un jour ? Devant un tel acharnement du ciel, jusqu'où sera-t-il possible de tenir ? Faudra-t-il tout abandonner ?
Ce récit entraînera le lecteur dans la poursuite d'une aventure exceptionnelle, d'un rêve passionné, d'un choix de liberté : celui d'entreprendre, de créer, pour faire un jour de ce bled (où, selon le dicton arabe, « Dieu avait oublié de passer »), une oasis de verdure.
Les difficultés rencontrées, à peine imaginables, ne pouvaient être surmontées que par deux êtres d'une force de caractère peu commune, profondément unis et tendus vers un même but.
La grande précision apportée dans les multiples anecdotes, les petites et les grandes histoires mêlant enfants, parents, amis et habitants, évoquant privations, séparations, peines et joies profondes, pouvait seule nous faire toucher du doigt la réalité de cette vie dans le Sud Tunisien.
Je mesure la chance d'avoir pu, enfant, y prendre part.
Tous, familiers ou non de la Tunisie, mesureront celle de posséder ce vibrant témoignage.
Philippe Sebillotte