Dans le monde des études kafkéennes, plusieurs voix s'élèvent pour aborder le texte avec la patience de l'analyste et non avec l'entrain de l'exégète.... > Lire la suite
Dans le monde des études kafkéennes, plusieurs voix s'élèvent pour aborder le texte avec la patience de l'analyste et non avec l'entrain de l'exégète. De quels outils peut disposer l'analyste frappé par l'extrême variété de tons, de styles, de registres et de formes que présente cette oeuvre ? Peut-il utiliser les données biographiques sans rabattre l'oeuvre sur « l'homme » comme on l'a souvent fait ? Comment montrer, avec et contre Max Brod, qu'il est recevable de voir en Kafka à la fois un écrivain et un penseur ? Kafka est comme Robert Musil ou Elias Canetti, à la fois un écrivain et un intellectuel. De sa situation en périphérie des lettres allemandes, de la montée des périls en Europe centrale, il nourrit une préoccupation majeure : l'oubli, mais aussi une arme contre lui : la mise en récit, l'écriture de son « monde prodigieux ». C'est à l'explicitation de cette lutte que notre analyse voudrait concourir. A PROPOS DE L'AUTEURClaude Le Manchec est docteur en sciences du langage de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et membre du groupe de travail sur la littérature de l'Observatoire National de la Lecture. Dans le cadre de ses recherches, il a mené des études sur la réception du texte littéraire et sur différents poètes et romanciers : Franz Kafka, André du Bouchet, Dominique Grandmont, Raymond Queneau, Mircea Eliade, Hans Christian Andersen, Hermann Schulz, René Guillot, Chris Van Allsburg.