Louis XVII, on le sait depuis l'an 2000, est bien mort au Temple en 1795. Mais la Révolution a suscité d'autres énigmes relatives à l'identité. En... > Lire la suite
Louis XVII, on le sait depuis l'an 2000, est bien mort au Temple en 1795. Mais la Révolution a suscité d'autres énigmes relatives à l'identité. En témoignent deux affaires jugées sous la Restauration. La petite Loubette Duvau de Chavagne avait-elle péri dans la tourmente vendéenne en 1793 ? Eugène de Beauvau était-il mort à Nantes en 1789, à 14 ans ? Oui, assuraient leurs familles. Non, voulurent prouver sous la Restauration des prétendants au nom et à la fortune de Loubette et d'Eugène.
S'ensuivirent des procès longs et tumultueux, mobilisant de grands avocats. Or, à une époque où le sang était loin d'avoir livré ses secrets, quelle vérité la justice pouvait-elle espérer découvrir ? Et par quels moyens ?
Telles sont quelques-unes des questions soulevées par ces affaires au contenu souvent " balzacien " et aux arrière-plans politiques. Cela au lendemain de la Révolution, dans une région - l'Ouest de la France - et une société qui devaient en porter longtemps les stigmates.
Jean-André Tournerie est maître de conférences d'histoire du droit à l'Université de Tours. Il a publié récemment Criminels et vagabonds au siècle des Lumières (Imago), couronné par l'Académie française en 1998.