This paper examines popular tales involving the Devil in the rural Québec parish of St-Joseph-de-Beauce, 70 kilometers southeast of Québec City. A microhistorical... > Lire la suite
This paper examines popular tales involving the Devil in the rural Québec parish of St-Joseph-de-Beauce, 70 kilometers southeast of Québec City. A microhistorical examination of the interaction between popular beliefs and clerical discourse in the parish over an extended period of time offers valuable insights into the functional details of the relationship between parishioners and curés that might otherwise be missed, misinterpreted, or even invisible at the diocesan level. Popular stories about Satan in Beauce County reveal how Catholicism intersected with popular belief systems in rural Québec. On the one hand, people's fear of the Devil reinforced the clerical message that their spiritual needs took precedence over the inclinations of their bodies. But people also produced their own versions of the clergy's construction of the Devil, and added content which often differed from the clerical version of Satan. Understanding the popular views of the Devil sheds more light on the ways that orthodox Catholic belief became blended with popular customs and tales, as well as how ordinary Catholics responded to the Church's messages from the pulpit and in the confessional (or why they did not).
Cet article porte sur les récits populaires autour du diable dans la paroisse rurale de Saint-Joseph-de-Beauce, à 70 km au sud de la ville de Québec. Cette étude, une microhistoire de l'interaction des croyances populaires et du discours clérical dans la paroisse sur la longue période, permet de pénétrer dans leurs détails les rapports entre paroissiens et curés qui autrement demeureraient ignorés, mal compris ou même impénétrables au niveau diocésain. En outre, les récits populaires sur Satan dans le comté de Beauce dévoilent comment le catholicisme interagissait avec le système de croyances populaires au Québec. D'une part, la peur des gens du diable renforça le message clérical sur la nécessité de satisfaire les besoins spirituels sur ceux de l'appétence corporelle. Mais les paroissiens produisirent également leurs propres versions de la construction cléricale du diable, tout en s'écartant parfois sensiblement de ce modèle. Appréhender les conceptions populaires du diable jette un nouvel éclairage sur la manière dont les récits et les contes populaires ont interpénétré la doctrine catholique, et comment les fidèles ont répondu à l'enseignement de l'Église catholique dispensé du haut de la chair ou du confessionnal (ou pourquoi ils ont failli à le faire).