Wladimir Rabinovitch est né en 1906 à Vilna, en Lithuanie. Arrivé à Paris en 1910, il y fait des études de droit. Clerc d'avoué en 1929, il devient... > Lire la suite
Wladimir Rabinovitch est né en 1906 à Vilna, en Lithuanie. Arrivé à Paris en 1910, il y fait des études de droit. Clerc d'avoué en 1929, il devient après son service militaire avocat au barreau de Paris à partir de 1930. En 1938, il épouse Germaine Boniface, Grenobloise rencontrée l'année précédente au Contadour, qui lui fait découvrir la montagne. Rappelé en 1939, démobilisé en 1940 (avec une proposition de citation à l'ordre de son régiment), il s'installe à Briançon. Les lois de Vichy lui interdisent d'exercer son métier d'avocat. Tandis que son épouse enseigne le dessin au lycée de Briançon, il jardine, fait son bois, écrit.
Ce Journal est un témoignage exceptionnel sur la vie quotidienne à Briançon pendant l'Occupation. Quand la petite ville bruisse de rumeurs, la question du ravitaillement est omniprésente. On assiste aussi à la naissance d'un écrivain. W. Rabinovitch, qui écrivait depuis longtemps dans diverses revues, sent mûrir en lui plusieurs textes. Dans Moi, soldat juif , il donne la relation de sa guerre avant d'écrire un poème théâtral, Le Roi David.
Les jours dramatiques s'égrènent. Les armées allemandes continuent leur avancée. Les mesures anti-juives sont peu à peu appliquées en France (interdictions professionnelles, recensement, port de l'étoile, travail obligatoire, arrestations). La presse, la bibliothèque municipale et les lettres reçues, postées ou emportées par des proches, l'informent et nourrissent son angoisse des temps à venir. Des personnages hauts en couleur, superbes, à la dérive, pitoyables, peuplent ces pages, à la fois témoignages et littérature de chair et de sang.
À l'automne 1942, pour échapper au travail forcé, W. Rabinovitch trouve un emploi dans la Drôme. Une autre vie commence, loin de sa femme et de sa fille.