« 6 août 1945. Il était tôt. La matinée était calme, chaude et belle. [.] Soudain, un puissant éclair de lumière me fit tressaillir - puis un... > Lire la suite
« 6 août 1945. Il était tôt. La matinée était calme, chaude et belle. [.] Soudain, un puissant éclair de lumière me fit tressaillir - puis un second. »
Ainsi commence le journal du docteur Michihiko Hachiya. Ayant survécu à l'explosion, il se rend immédiatement à l'hôpital, dont il est le directeur. Il découvre une ville dévastée, jonchée de cadavres, d'hommes et de femmes brûlés au dernier degré agonisant lentement au milieu des décombres.
Dans une langue à la fois épurée et précise qui, malgré l'horreur, ne perd rien de son élégance et de sa pudeur, il raconte, jour après jour, les deux mois qui suivirent la catastrophe. Les morts bien sûr, mais aussi l'apparition de ces étranges symptômes que personne ne reconnaît et qui annoncent toujours une fin certaine et douloureuse. Face à la pénurie de nourriture et de matériel médical, à la souffrance des blessés, aux conditions de vie sordides, les médecins, les infirmières et ceux qui en sont capables font tout ce qu'ils peuvent pour soulager les très nombreux blessés et découvrir, avec les moyens du bord, l'origine de ce mal inconnu. Outre cet hommage à la formidable solidarité qui se tisse alors, le récit du docteur Hachiya est un témoignage historique incomparable sur les événements qui suivent l'explosion de la bombe - la capitulation du Japon, l'arrivée de l'armée d'occupation américaine. - et sur la façon dont la population japonaise les perçoit.
Document précieux et authentique, le Journal d'Hiroshima propose une plongée inédite dans l'enfer que fut cette ville martyre. À l'heure où le nucléaire revient au centre des préoccupations, son actualité en est d'autant plus grande.