Stephen Desberg se destinait en premier lieu à la musique, mais les hasards des rencontres lui ont permis de mettre un pied dans la bande dessinée, via de courtes histoires pour le journal « Tintin » et des séries tout public chez « Spirou » parmi lesquelles « Billy The Cat ». Cette dernière connaîtra d'ailleurs une adaptation en dessin animé, réalisée avec Colman. Se prenant au jeu, il scénarise ensuite de somptueux one shot avec le regretté Will.
Ces derniers amorcent une transition vers davantage de réalisme, registre dont Desberg va devenir l'un des grands. Né à Bruxelles d'un père américain, il a toujours suivi avec attention l'actualité de son « autre pays », et a beaucoup réfléchi à la nature profonde des États-Unis. De ces réflexions sont nées des séries telles que « I. R.$. », « Tosca », « Black OP », « Rafales » ou « Sherman ». Féru d'Histoire, il délaisse volontiers le contemporain pour des siècles plus anciens, allant de la Rome antique de « Cassio » au Far-West de « L'Étoile du Désert », en passant par l'Italie du dix-huitième siècle avec « Le Scorpion ».
Mais, toutes ses séries sont liées par cette volonté d'interroger la nature de l'homme, son besoin de croire, et sa capacité à utiliser le mythe (qu'il soit historique ou religieux) en tant qu'outil politique. Toujours proactif, il essaie également de faire évoluer le mode de conception des BD franco-belges en créant des séries parallèles à "I. R.$." avec les projets « All Watcher », « I. R.$. Team » ou encore l'ambitieux « Empire USA » conçu avec non moins de six dessinateurs.
Photo : L. Melikian
Né à Cleveland, d'un père directeur artistique et d'une mère enseignante en art, Dan Panosian était presque obligé de travailler dans le domaine... À 14 ans, il envoie un dossier à Marvel Comics qui, à son grand étonnement, lui répond par une lettre pleine d'encouragement. Il se dit alors que tout est possible. Et il aura raison ! Son diplôme en poche, il a l'occasion de montrer son travail à la New York Comic Convention où il rencontre les légendaires Neal Adams and Walter Simonson, qui lui ouvrent les portes du 9e Art.
Chez Marvel ou DC, il oeuvrera comme encreur sur des séries aussi prestigieuses que « Batman », « Captain America » ou « Thor ». Il décide ensuite de suivre les fondateurs d'Image Comics dans cette nouvelle aventure. Il déménage de Los Angeles à Manhattan, et découvre de nouvelles possibilités artistiques. Dans le jeu vidéo, entre autres, où il travaille sur Duke Nukem, ainsi que sur le projet de jeu qui donnera finalement naissance au film « Kung Fu Panda ».
Travaillant aussi pour la publicité et écrivant des storyboards, il n'oublie pas ses amours de jeunesse et revient au comics - et à Los Angeles, par la même occasion. Volontiers éclectique, il se lance aujourd'hui dans le franco-belge en accompagnant Stephen Desberg dans la série « John Tiffany » aux Éditions du Lombard. Le jeune homme de 14 ans aura décidément bien fait de s'accrocher à son rêve !