« L'enfant démesuré » bade, baye et bave, comme son batracien emblématique, devant le réel trop beau pour être vrai, trop vrai pour n'être que... > Lire la suite
« L'enfant démesuré » bade, baye et bave, comme son batracien emblématique, devant le réel trop beau pour être vrai, trop vrai pour n'être que joli... Le cirque de la vie pour qui en entrouvre la bâche, excite et fait peur, odeurs fauves et cuisses de jongleuses... Vitrine de bordel et temple à la fois, l'adolescent transi y cultive le mirage des poupées gonflables de l'orage. Le végétal joue, à force d'artifice, un spectacle trop naturel. La féerie des apparences triviales, les jeux d'une électricité des corps sous tension, la mythologie du sexe et de la mort avec ses organes détachés, séparés, coupés, baladeurs, ces fruits de castration jetés en pâture à l'angoisse, le poète, Cocteau à l'envers, feint de croire qu'il ne les invente pas. Que vraiment, à tel numéro d'une rue de la Chanterie ou de la Déchanterie, Jocelyne est un prénom de sonnette rouillée... Je veux citer cette réussite (Processus) : Le chat mort, qui se ramifie dans les ronciers, miaule au vent de galerne. A-t-il perdu ses griffes, son gros dos ? Vont-ils s'ouvrir, ses yeux, dans les grappes de mûres ? Les fruits à coussins, touchés du doigt, font patte de velours. La vie poursuit - au choix - son ténébreux, son lumineux parcours. Guy Valensol trouve, en maints textes brefs, la maturité de son langage fort dans ses faiblesses exemplaires. Il a souvent visé juste. Il ne mourra que d'un oil. VA LIN