Le "À qui ?" est important, il existe depuis longtemps, il m'accompagne continûment, c'est une vraie question : à qui dire les choses ?
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Le "À qui ?" est important, il existe depuis longtemps, il m'accompagne continûment, c'est une vraie question : à qui dire les choses ?
Très récemment, bien après avoir écrit ce texte, j'ai rencontré le "À qui ?" chez Virginia Woolf, que je n'avais jamais lue. J'avais des méfiances. "Mrs. Dalloway" en dissipe certaines.
Pour le "À qui ?", bien sûr, il y aurait la mère, le psychanalyste, le fils, les amis, le père, les frères, et puis les murs, certains murs en briques et chaux avec coulures de peinture bordeaux, vivants tellement vivants, ceux-là, et d'autres, en béton brut, d'Auguste Perret, au Havre, dans la reconstruction des ruines de l'après-guerre, que l'écriture jouxterait comme son ombre le chat.
Et puis l'économie, liée à la ménagerie, comme est liée la condition qui nous lie à nous-mêmes, la petite domesticité, la restriction, l'étiage. Et puis, lié aussi au sujet parlant rêvant, le statut du génitif en français, comme "Le désir du psychanalyste", chez Lacan.
Ruines. Liaisons. Réversibilités.
N'en rien conclure jamais - comme sur un mur Ne travailler jamais, revisité infinitif plus calme, moins dogmatique, plus flânant -.
L'insistance du "À qui ?" s'adresse infiniment à l'Autre en qui le personnage put distinguer la haute silhouette de Beckett, pour autant que de sa distinction il déduise l'idéal du "À qui ?". et s'imagine devoir lui parler, depuis son sommeil.
Pour le reste, "Malone meurt", peut-être.
Edith Msika
Édith Msika