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Ce troisième volume de la série des Interlignes se propose de greffer sur chaque texte pris en lecture quelques réflexions de méthode ou de théorie en profitant d'une mise en perspective spécifique. Par exemple, on relira le fameux songe d'Athalie non pour l'intégrer à la configuration inconsciente de la tragédie dans son ensemble, mais pour examiner quels effets ce moment crucial produit sur le spectateur qui voit la Reine soudain confrontée à sa propre mère. Ou bien, lorsque Jouve illustre le dicton de Gribouille qui se jette à l'eau par crainte de la pluie, on verra comment l'écrivain utilise les contraintes d'un canevas obligé. Ou encore, devant Leiris analysant ses propres rêves sur le moment-même puis ultérieurement afin de les intégrer à un livre, on observera comment les « associations » propres à l'écriture jouent avec celles qui avaient été au réveil jetées dans un carnet. Deux récits de Sartre et de Camus qui mettent en scène des personnages de déments permettent d'examiner comment la littérature concurrence le discours du psychiatre. Trois autres textes sont empruntés pour être ainsi mis en lecture à Baudelaire, Hugo et Rimbaud. Un dernier, pris chez Barbey d'Aurevilly, invite à approfondir le travail inconscient qui s'effectue chez le critique et chez le lecteur au cours de la lecture, grâce à la rencontre problématique de deux « autotransferts ». Au total, ce sont les progrès accomplis par la textanalyse qui se trouvent ici exposés : donnés à lire et soumis à la discussion, voire la contestation.