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Selon certaines opinions, l'intelligence de la foi chrétienne traverserait aujourd'hui une sorte d'exil, de nature à la rendre étrange, voire étrangère, au regard des évolutions de la société et de la culture. C'est ce qui permettrait de comprendre tantôt la tentation de « repli » sur la spiritualité, tantôt le confinement de la pensée chrétienne dans les sphères spécialisées des institutions vouées à la recherche et aux publications scientifiques, ne touchant qu'un public des plus restreints. D'autres estiment au contraire qu'aujourd'hui plus que jamais, l'intelligence de la foi - en philosophie comme en théologie - se doit de relever les défis qui se présentent à elle dans le champ des pratiques sociales. L'articulation entre la foi et la raison resterait bancale sans « raison pratique » efficace, laquelle rend compte du logos de la foi, entendue intelligemment dans la vie sociale, et non à l'écart des réalités et des changements, des passions et des souffrances qui s'y manifestent. Dans une société souvent perçue aujourd'hui comme fragmentée, conflictuelle, voire menaçante, quelles sont les ressources que les « métiers » de théologien (ne) et de philosophe offrent à l'alliance dans la foi chrétienne de son intelligence et de sa pratique ?