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L'arrivée des missionnaires européens en Chine dans la seconde moitié du xvie siècle est un jalon essentiel de la « première mondialisation », cet élargissement de l'horizon européen à l'échelle du monde. C'est aussi à ce moment-là que la Chine s'installe dans l'imaginaire et les savoirs occidentaux. Avec Impressions de Chine, Antonella Romano livre une étude passionnante et inédite sur la façon dont les sciences européennes se sont confrontées aux savoirs chinois à l'heure où s'impose un « nouvel ordre du monde ». Passionnante, parce que l'auteur suit dans leurs pérégrinations les protagonistes de cette rencontre entre deux mondes au fil de leurs pérégrinations en Asie et en Europe, décryptant attentivement leurs écrits. Inédite, parce qu'elle renouvelle l'analyse dans le cadre d'une histoire globale, qui éclaire l'interdépendance nouvelle entre les quatre parties du monde alors à l'ouvre sous l'impulsion de projets impériaux concurrents (Espagne, Portugal, papauté). Le livre d'Antonella Romano est donc un tour de force en ceci qu'il revisite entièrement un thème essentiel de l'historiographie, la « rencontre » entre l'Europe et la Chine au début de l'époque moderne, grâce à un travail méticuleux et une connaissance approfondie des sources savantes et religieuses. Directrice d'études à l'EHESS, Antonella Romano dirige le Centre Alexandre Koyré pour l'histoire des sciences et des techniques. Elle est spécialiste d'histoire des mathématiques et des savoirs jésuites. Elle a notamment publié La contre-réforme mathématique. Constitution et diffusion d'une culture mathématique jésuite à la Renaissance (1540-1640) (Rome, École française de Rome, 1999) et Rome et la science moderne entre Renaissance et Lumières (Rome, École française de Rome, 2008).