On sait aujourd'hui beaucoup de choses sur l'action publique en général, et sur les politiques locales en particulier. Par-delà la complexité des... > Lire la suite
On sait aujourd'hui beaucoup de choses sur l'action publique en général, et sur les politiques locales en particulier. Par-delà la complexité des échanges entre ces différents niveaux institutionnels, une hypothèse nourrit l'ensemble des travaux sur ces politiques : celle de leur croissante standardisation. En matière d'action publique, tout le monde ferait à peu près la même chose d'un territoire à l'autre. La variable politique, et bien sûr le clivage droite-gauche au premier chef, aveuglante en période électorale, perdrait toute pertinence à mesure que le processus décisionnel se durcit. L'objectif de cet ouvrage collectif est d'évaluer cette dissolution supposée du politique en intégrant, aux côtés des partis politiques traditionnels, l'analyse des nouveaux acteurs de l'action publique locale : mouvements sociaux, associations, chambres de commerces, cabinets d'expertise... La territorialisation croissante des processus de production de l'action publique s'accompagne en effet de recours croissants à des formes de coopération et d'action fondées sur le partenariat, les dispositifs contractuels ou les dynamiques de projets. Les contributions assemblées dans cet ouvrage mettent ainsi en évidence une série de déplacements. Le déclin des grandes idéologies partisanes a laissé la place à de nouvelles idéologies professionnelles qui s'accommodent parfaitement des logiques de différenciations territoriales. Souvent faiblement élaborées sur le plan doctrinal, ces idéologies professionnelles ont la force du mou et de l'implicite, c'est-à-dire qu'elles s'adaptent à des configurations locales variées et n'excluent ni les compromis ni les orientations plurielles. Les grands modèles d'intelligibilité du monde ont laissé la place à un pragmatisme raisonné et standardisé.