Depuis un demi-siècle, la sociologie politique a mis l'accent sur la notion de « minorité » qu'ignoraient aussi bien l'Antiquité grecque que la France... > Lire la suite
Depuis un demi-siècle, la sociologie politique a mis l'accent sur la notion de « minorité » qu'ignoraient aussi bien l'Antiquité grecque que la France des Bourbons. Si les minorités religieuses sont donc une construction des sciences sociales, elles constituent cependant depuis des siècles des communautés dont on retrouve des caractéristiques à différentes époques. Le présent ouvrage envisage la place que tient la religion dans l'identité des minorités, à partir de trois axes : la spécificité de l'identité religieuse des minorités, puisque celles-ci se définissent selon d'autres critères (linguistiques, sociaux, politiques, etc.) que la religion ; la manière dont les minorités religieuses ont été observées et jugées par des personnes qui leur étaient extérieures (juristes, théologiens, voyageurs ou diplomates) ; les stratégies adoptées pour vivre sa différence. L'espace retenu est l'Europe et la Méditerranée, du ve siècle avant J.-C. à la fin du xviiie siècle. Cette zone, marquée par le développement des trois religions monothéistes, offre un cadre d'étude cohérent. Les historiens disposent de sources variées, qu'ils peuvent croiser, pour suivre l'évolution des relations entre des communautés qui s'y côtoient depuis des siècles.