Crépuscules - ces moments du jour qui meurt, d'une beauté à couper le souffle... C'est la fin d'une époque dans des éclats de pourpre, aussi intenses... > Lire la suite
Crépuscules - ces moments du jour qui meurt, d'une beauté à couper le souffle... C'est la fin d'une époque dans des éclats de pourpre, aussi intenses que le sang répandu par les hommes sur la terre divisée de Corée, en ces années précédant la guerre. C'est sous le signe de ces couleurs brûlantes comme la passion que commence ce récit, rapporté par un petit garçon dont le père, boucher et paria, est un homme violent qui donne tout à la cause communiste. L'enfance dans la misère d'un petit village n'est rien comparée au stigma d'être à la fois le fils d'un équarisseur et d'un Rouge en Corée du Sud... À travers ce récit très autobiographique, Kim Won-il nous offre un document sans fards, un monument de la littérature engagée coréenne du XXe siècle.
KIM Won-il, né en mars 1942, est un écrivain coréen dont toute l'ouvre est marquée par le drame du conflit idéologique qui, en conduisant à la partition de la Corée, a bouleversé la vie de l'auteur. En effet, lorsque celui-ci était élève du secondaire, son père est « passé au Nord », laissant sa famille sans ressources et en butte aux tracasseries policières. La création littéraire a permis à Kim Won-il d'assumer ce drame personnel. Aussi toute son ouvre, qui a été couronnée par les plus grands prix littéraires, est-elle un effort pour retrouver sans complaisance un passé douloureux ainsi que la recherche d'un espoir pour tous. Elle permet de mieux comprendre le contexte socio-historique sur lequel s'est développée la guerre froide à partir de la péninsule coréenne. Ainsi Kim Won-il est-il un des représentants les plus connus de la littérature dite « de la division », qui place au centre de l'ouvre la problématique de la partition et lui donne une dimension documentaire et politique puissante.
Ses ouvres représentatives sont : L'Âme de l'obscurité (1973), Le Vent de ce jour (1976), La Maison à la cour profonde (1989), Le Pin toujours vert (1994). Crépuscules, publié en feuilleton de 1977 à 1978, est son premier roman traduit en français.