A la Renaissance, l'écriture de l'exil ne se limite pas au discours élégiaque ovidien - qu'il s'agisse d'un exil politique ou religieux, d'une fiction... > Lire la suite
A la Renaissance, l'écriture de l'exil ne se limite pas au discours élégiaque ovidien - qu'il s'agisse d'un exil politique ou religieux, d'une fiction littéraire ou d'un état d'âme. Liée à une réflexion plus large (stoïcienne ou platonicienne, chrétienne ou juive) sur l'exil, cette écriture se confond parfois avec le discours philosophique ou religieux de l'homo viator, tout en empiétant sur celui, scientifique, historique ou fictif, du voyage. Elle englobe plusieurs formes littéraires ou para-littéraires: récits de voyage ou de pèlerinage; allégories ou commentaires allégoriques, dialogues philosophiques ou satiriques; poésies lyriques ou didactiques. La première partie de cette étude novatrice et érudite, « Voyage et écriture, exil et identité », propose une typologie de l'exil, fondée sur les écrits de Pétrarque, de Marot et de Joannes Sambucus (Zsámboky) - ainsi que d'Horace, Dante, Rabelais, Du Bellay et Montaigne - et sur la libertas exilii. « Homo Viator » se livre ensuite à un examen de la tradition allégorique du « voyage de la vie », en aboutissant à l'ekphrasis de la Tabula Cebetis. A la lumière de ces deux premières parties, « Homo Viator: Homo Scribens » étudie enfin les écrits d'exil de Petrus Alcyonius, auteur d'un dialogue sur l'exil, des deux marranes portugais Diogo Pires et Amatus Lusitanus et de Joachim Du Bellay, ainsi que les récits d'« exil » intellectuel du voyageur Pierre Belon et de l'auteur satirique Ortensio Landi.