La représentation, pierre de touche de l'État démocratique moderne, est-elle un concept rationnellement analysable ou le mystère constitutif du logos... > Lire la suite
La représentation, pierre de touche de l'État démocratique moderne, est-elle un concept rationnellement analysable ou le mystère constitutif du logos politique ? Une généalogie de la théorie de la représentation contenue dans le Léviathan, dont elle est la clé de voûte, telle que la propose la présente étude, s'avère un révélateur privilégié de cette question majeure. L'analyse précise des présupposés, de la structure et des conséquences de la théorie hobbienne, permet de repérer le thème de la personne fictive ou artificielle comme déterminante pour cette problématique - ce qui requiert l'examen des filiations, refontes et polémiques menées par l'artificialisme et le matérialisme. Là, se dessine le destin de l'individualisme dans la modernité politique. Une fois restitué dans la problématique qui lui est propre, Hobbes se révèle, dans un second temps, éminemment éclairant pour les enjeux du séisme politique que constituera la Révolution française : la volonté générale rousseauiste, la Déclaration de 1789, les thèses sur la représentation de Madison ou Sieyès, sont réexaminées à partir du terrain de Hobbes. Il se révèle ainsi que le moment hobbien reste consubstantiel de l'actualité de la théorie politique. L'examen de ses apories vaut donc ipso facto comme élucidation de certaines contradictions du présent de la philosophie politique, à travers son point aveugle : la représentation.