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La loi d'août 2009 démantelant la règle du repos dominical a soulevé de très vifs débats dans la société française. Les enjeux culturels et sociétaux de cette réforme emblématique dépassent les clivages habituels et renvoient au questionnement sur le sens de la vie en société. Pour en saisir toute l'importance, il faut se plonger aux sources de la construction de ce symbole qu'est le repos dominical partagé par tous. L'empereur Constantin, au Ive siècle, est le premier à avoir édicté une loi en la matière. Le triomphe du christianisme impose cette règle pourtant sans cesse remise en cause. Le pouvoir royal n'aura de cesse d'en rappeler l'exigence. Transformé, adapté, aboli par la Révolution, réaffirmé, abandonné et finalement sécularisé, le non-travail du dimanche est au centre des préoccupations sociales parce qu'il est au confluent de la religion, de l'économie et des principes de vie en commun. A l'heure où les travailleurs et les citoyens tendent à être réduits à leur capacité de production et de consommation, vouloir fragiliser le repos dominical, n'est-ce pas vouloir diminuer la part sociale en chacun d'entre nous ?
Docteur en droit, historien du droit, Daniel Perron est conseiller parlementaire à l'Assemblée nationale et enseigne le droit à Paris I Panthéon-Sorbonne et Rennes I.