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Né vers 1375 à Avensan en Médoc, Pey (Pierre en gascon) Berland fut certainement le plus grand archevêque « national » qu'ait connu Bordeaux et la Gascogne. D'origine modeste, il fait des études à Bordeaux puis à l'université de Toulouse. Il gravit tous les degrés de la hiérarchie ecclésiastique, devient secrétaire de l'archevêque de Bordeaux - et l'accompagne dans ses voyages en Italie, France ou Angleterre -, puis chanoine avant d'être nommé archevêque en 1430. Fondateur de l'université de Bordeaux en 1441, membre du conseil ducal, il va rapidement devenir l'âme de la résistance bordelaise et gasconne face à l'invasion française qui se fait de plus en plus pressante. Après la reddition définitive de Bordeaux, en 1453, Pey Berland, suspect de « nationalisme gascon » aux yeux des Français et de Charles VII, est poussé à la démission mais le peuple de Bordeaux le rétablit de force sur le siège épiscopal. Définitivement retiré de la vie publique en 1457, il meurt, l'année suivante, en odeur de sainteté.
Voilà Pey Berland, le dernier archevêque gascon de Bordeaux, figure historique majeure du XVe siècle, dont la biographie - éditée en 1888 et incompréhensiblement jamais rééditée depuis : Pey Berland ferait-il peur encore, 500 ans plus tard ? - méritait d'être enfin remise entre toutes les mains des Bordelais, des Aquitains et des Gascons qui se doivent bien de connaître celui qui, corps et âme, se dévoua au chevet de sa patrie gasconne et de ses habitants.