Associé depuis la plus haute Antiquité à la pratique guerrière, le mercenariat serait le « deuxième plus vieux métier du monde ». Durant toute... > Lire la suite
Associé depuis la plus haute Antiquité à la pratique guerrière, le mercenariat serait le « deuxième plus vieux métier du monde ». Durant toute l'époque moderne, Jean Bart ou encore les gardes suisses s'illustrèrent au service des rois de France. Or avec la Révolution française et l'institution de la conscription, les combattants non nationaux sont perçus comme des hommes sans foi ni loi qui se vendent au plus offrant. Appât du gain certes, mais également engagement idéologique et soif d'aventure, telles sont les principales motivations de ces hommes éparpillés à travers le monde, dont certains sont entrés dans la légende, à l'image de Garibaldi.
Le XXe siècle est marqué par une continuité de l'engagement mercenaire avec la constitution de légions étrangères, de la Première à la Seconde Guerre mondiale en passant par la guerre d'Espagne.
Les conflits de décolonisation voient ensuite la recrudescence de ces « Affreux ». Figure emblématique de cette époque, le nom de Bob Denard résonne alors de l'Afrique à l'Asie.
Décriés à l'ère de la « Nation en armes », destinés aux opérations militaires parallèles au XXe siècle, les mercenaires ont connu une nouvelle mutation au XXIe siècle avec la prolifération des sociétés militaires privées, telle la sulfureuse Blackwater en Irak. Et aujourd'hui plus que jamais depuis 1789, ils peuvent proclamer : « Le monde est notre patrie », leur devise.
Agrégé, Walter Bruyère-Ostells est l'auteur d'une thèse remarquée sur les officiers de la Grande Armée dans les mouvements nationaux et libéraux. Il a publié Napoléon III et le second Empire (Vuibert, 2004).