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En ce changement de siècle et de millénaire, la question de la transmission d'un héritage pour nos descendants s'impose à nos esprits : quelles traces laisseront nos vies et qu'en feront-ils ? Est-ce un cadeau ou un fardeau ? Ne peut-on s'empêcher de transmettre ? La question devient vite existentielle puisque la transmission participe au processus même du vivant. Il en va des problèmes éthiques autour de la naissance et des manipulations du patrimoine génétique.
Mais qu'hérite-t-on de ses parents ? Leur corps, leur caractère, leurs valeurs morales, leur situation sociale ? Même si le terme " Héritage " présente une racine latine commune avec hérédité, il nous faut envisager l'héritage de manière protéiforme.
De par sa place dans la société, il est révélateur des interactions entre les structures sociales et les idéologies dominantes sur la famille ; la manière de léguer marque le désir du mort sur le vivant, selon la formule notariale consacrée : " Le mort saisit le vif ".
Ainsi, le notaire est aux premières loges pour assister au psychodrame des ouvertures testamentaires. Homme de loi, il représente la culture qui règle une distribution des biens acquis surchargés de significations affectives. Il s'agit du trésor symbolique qui inclut les racines identitaires du désir de reconnaissance.
Recevoir l'héritage de l'autre, c'est être mis en demeure de travailler pour se l'approprier, au risque d'être écrasé par cette charge. Mais peut-on lui échapper ?
Les limites du don et de l'acceptation seront des questions inhérentes aux enjeux psychiques de la transmission générationnelle.