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Résistant à toutes les contestations, toutes les crises et tous les changements de régime politique, la prison s'est imposée comme un modèle universel de sanction sociale et d'isolement d'individus présumés dangereux.
Elle est devenue un invariant des sociétés modernes, qui échappe en grande partie à l'action des gouvernants, tout en étant profondément ancré dans le politique, et qui dispose d'une inertie propre imposant partout un modèle répressif et disciplinaire. Peut-on cependant différencier les recours à cette solution punitive selon les contextes culturels et les conjonctures politiques ? Les moments de rupture politique ont-ils été sans écho sur les pratiques pénitentiaires ? Contrairement au lieu commun qui ne retient que l'inertie pénitentiaire, la prison est animée par une obsession réformatrice. N'est-elle tiraillée qu'entre moments de crise et mouvements perpétuels, recherche d'alternatives partielles et réplication des modèles éprouvés ?
Les contributions rassemblées dans cet ouvrage s'attachent à l'analyse des changements observés dans des contextes politiques majeurs (chute du mur de Berlin, fin de l'apartheid, effondrement de l'URSS, etc.). La prison est aussi souvent impliquées dans des crises politiques qui donnent lieu à des modèles d'enfermement d'exception toujours renouvelés (camps de rétention, Guantanamo, etc.). La prison est, enfin, régulièrement l'occasion d'expérimentations et d'innovations.
Mais jusqu'où cette institution peut-elle être transformée: est-elle vraiment un modèle indépassable?