Plutôt que l'histoire d'une permission au bord de l'eau, davantage que la vie d'un appelé au temps de la guerre d'Algérie, « Frédéric hors les... > Lire la suite
Plutôt que l'histoire d'une permission au bord de l'eau, davantage que la vie d'un appelé au temps de la guerre d'Algérie, « Frédéric hors les murs » est vraisemblablement un roman topographique, un jeu d'orientation. Toute action, jadis, qu'elle fût civile ou militaire, amoureuse ou guerrière, s'accompagnait d'un siège. Qu'il s'agît de découvrir une île, de se concilier une femme, d'emporter une place, d'établir son camp ou de fonder la cité, il fallait, très cérémonieusement et très exactement, faire le tour de l'objet promis à la violence. Dans ce récit on suit une démarche inverse. L'homme commence par s'enfermer en soi-même et, ainsi protégé, il pallie les ravages de l'inaction en portant le siège, très cérémonieusement et très exactement, à des places imaginaires. Il se pourrait que, chassé de ces prisons successives par les circonstances extérieures, il fût poussé à vivre. C'est toute la grâce qu'on lui souhaite.