Artiste et artisan du verbe, comme Malherbe le fut, notre jeune inspiré ne redoute point les formes fixes les plus difficiles. Le sonnet, le triolet... > Lire la suite
Artiste et artisan du verbe, comme Malherbe le fut, notre jeune inspiré ne redoute point les formes fixes les plus difficiles. Le sonnet, le triolet et le madrigal lui procurent le plaisir des « gênes exquises ». Allant de la préciosité volontaire au baroque et même au burlesque, Jean-Luc Sarazin a le sens inné des contrastes. Il réussit aussi bien dans le charme pur : « J'ai glissé de tes bras comme un rêve à l'aurore Abandonne la nuit pour les rayons du jour ; avec lui, la chimère a vécu sans retour... elle ne comprend pas qu'on lui soupire : « Encore ! » que dans la satire mordante et le poème « spirituel », reflet d'une intelligence brillante et raffinée. La rigueur adorable de la forme fait tout le ravissement et redonne aux poèmes de circonstance, leurs lettres de noblesse. Il n'est pas moins glorieux de célébrer les bienfaits du lit que de louanger la beauté de Tircis. À l'artiste de savoir regarder différemment les êtres et les choses. Jean-Marie Olingue, Président de l'Académie des Poètes classiques de France