Fleurence, le comptable proscrit : la lutte juridique, élément de la lutte des classes

Quand éclatent les événements de mai 68, Pierre Fleurence est chef-comptable à Saint- Étienne, aux Aciéries du Forez. Le patron est plutôt du genre : syndicalisme, connais pas. _x000D_ Fleurence, lui non plus, ne connaît pas le syndicalisme. Pourtant sensible aux différentes formes d'injustices qui règnent dans l'entreprise, le chef-comptable va bientôt se trouver propulsé sur le devant de la scène.
Arrêt de travail, élaboration d'un cahier de revendications, amorce de négociations : le grand mouvement de mai a fini par gagner jusqu'aux Aciéries du Forez. _x000D_ La punition ne va pas tarder à venir. Retombée la fièvre de mai, Pierre Fleurence, considéré comme le principal "meneur" de ce qui s'est passé à l'intérieur des ADF, se voit condamné par son patron à effectuer mentalement des milliers d'opérations inutiles.
C'est le début d'une suite invraisemblable d'actions et de rebondissements en tous genres. Licencié, réintégré de manière symbolique, de nouveau licencié, Fleurence va être placé au centre d'un combat qui, entamé en 1968, ne trouvera son épilogue qu'en décembre 1979 ! On y verra s'affirmer l'incroyable entêtement d'un patron, ne craignant pas de se mettre dans l'illégalité la plus totale ; se succéder d'interminables procédures judiciaires ; se mobiliser les forces de gauche de la région stéphanoise, au premier rang desquelles la C.
F. D. T. _x000D_ C'est l'histoire de cette affaire que retrace ce livre. Il montre en quoi action syndicale et action juridique sont les deux faces d'un même combat. Il montre encore, de manière concrète, le caractère indispensable de l'action collective. Il montre enfin que le cas de Fleurence n'est pas aussi isolé qu'on serait tenté de le penser : derrière lui, c'est tout le problème de la répression qui est posé et des manières de lutter contre elle.
_x000D_ L'auteur _x000D_ Spécialiste des questions sociales, Guy Lorant a d'abord été journaliste en province avant d'être rédacteur, puis rédacteur en chef, de "Syndicalisme CFDT". Il est aujourd'hui responsable du service de presse de la CFDT. Il a eu l'occasion de collaborer à plusieurs ouvrages collectifs. _x000D_ La postface a été écrite par Me Paul Bouchet.