L'image du cheval monté inspire la glose. Sculptée en haut ou bas-relief, gravée en frise, érigée en statue royale, peinte en tableau de sacre, en... > Lire la suite
L'image du cheval monté inspire la glose. Sculptée en haut ou bas-relief, gravée en frise, érigée en statue royale, peinte en tableau de sacre, en scène de bataille ou portrait d'apparat, esquissée, croquée, brossée, rehaussée d'aquarelle, encre, sanguine ou gouache, la représentation équestre véhicule éternellement son commentaire. De fait, la fréquentation du cheval, comme l'enseignement des meilleurs maîtres d'équitation, ne vont pas sans mettre en jeu les ressources conjuguées de l'image et du langage. Il s'agit moins de la technique à employer que de former peu à peu dans l'esprit du cavalier une image harmonique de son rapport à l'animal. Image symbolique toute en exécution, qui joue sur les correspondances de l'un à l'autre, faisant de l'un comme le prolongement de l'autre et, dans la réussite, l'accomplissement des deux. Ce sont autant de figures omniprésentes dans le langage équestre, comme il apparaît d'un mot comme "main" et du verbe manier dont on ne sait finalement plus qui est le vrai sujet cheval ou cavalier. Cette symbolique hantait déjà la mythologie, comme l'illustre la splendide Guerre de Troie aux murs du château d'Oiron. Elle hantera aussi le plus haut degré du politique à travers le Manège royal du grand écuyer Pluvinel enseignant Louis XIII. Tout se résume dans la figure de Chiron.À PROPOS DE L'AUTEURAuteur de divers travaux littéraires, dramatiques, politiques et historiques, diplômé de l'École pratique des Hautes Études, traducteur de Shakespeare, Marlowe, Synge, Eich, Merwin, et des troubadours occitans. Luc de Goustine est aussi un commentateur fervent de l'art sacré et de la Sainte Écriture.