Si l'idée est généralement admise que l'éducation est un secteur dans lequel l'Etat a un rôle à jouer, l'ampleur, les modalités et les finalités... > Lire la suite
Si l'idée est généralement admise que l'éducation est un secteur dans lequel l'Etat a un rôle à jouer, l'ampleur, les modalités et les finalités de son intervention ont toujours fait débat dans l'histoire des États modernes. La notion d'État éducateur condense à elle seule tous les enjeux inhérents à ce rapport entre Etat et éducation. Utilisée par ceux qui condamnent le trop d'État, le plus souvent au nom d'une vision libérale de l'éducation, l'expression sert aussi les argumentaires égalitaires des plus fervents républicains français. La littérature scientifique n'a jusqu'ici que peu problématisé cette notion, celle-ci étant au mieux noyée dans une analyse des liens consubstantiels entre enseignement et politique. Etat et école ou éducation et démocratie. Quand parle-t-on ou peut-on parler d'État éducateur ? Plutôt que d'en donner une définition univoque qui résiste rarement à l'examen de réalités nationales et historiques complexes, l'ouvrage fait le pari d'en éclairer différentes figures selon les contextes politiques en privilégiant une approche pluridisciplinaire ainsi que le décentrement de l'analyse, qui gagne à ne pas rester prisonnière du cas français. L'ouvrage fait ainsi une large place à l'étude des expériences allemande, italienne ou encore irlandaise. Les figures de l'Etat éducateur, ce sont tour à tour l'instituteur, l'historien, le fonctionnaire, l'homme politique ou l'expert mandaté. Mais leurs contours se révèlent souvent plus impersonnels : les figures de l'Etat éducateur, ce sont alors des slogans (" 80 % d'une classe d'âge au niveau du bac "), des politiques ou encore les découpages territoriaux de la carte scolaire. Plutôt que de proclamer la fin de l'État éducateur, l'analyse met ainsi en évidence les transformations profondes et diverses de ses modes d'intervention. Cet ouvrage est le résultat d'un projet de recherche collectif mené par de jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales. doctorants ou jeunes docteurs, issus de divers horizons disciplinaires : sociologie, science politique, sciences de l'éducation, histoire, philosophie, études germaniques, italiennes et irlandaises.