Selon Mirbeau, « il y a quelque chose de plus mystérieusement attirant que la beauté : c'est la pourriture ». S'il est vrai que toute ouvre est... > Lire la suite
Selon Mirbeau, « il y a quelque chose de plus mystérieusement attirant que la beauté : c'est la pourriture ». S'il est vrai que toute ouvre est le produit d'un réinvestissement mythique, la figure de Méduse - émergence d'une structure profonde de l'imaginaire - nous semble bien conférer à l'ouvre mirbellienne son unité et son authenticité. La terreur que nous inspire Gorgô démystifie, ce qui peut expliquer l'ostracisme dont l'auteur a été frappé. La figure de Gorgô nous fascine parce qu'elle joue des interférences entre l'homme et la bestialité, de l'isotopie du grouillement et des ténèbres, du masque et du miroir, du sang et de la chevelure, de la féminité et de la chute. La terreur est une dimension du surnaturel, du mystère, mystère du Cosmos, de l'humanité. Comment expliquer, par exemple, ce goût de la servitude qui nous pousse à choisir de nouveaux maîtres ? La satire mirbellienne fait apparaître les liens qui unissent le terrible et le grotesque : la fascination, littéraire, ne nous prive ni de notre révolte ni de notre pitié : « C'est en face qu'il faut regarder Méduse ». Dans la guerre des dieux qui se livre en tout homme, Isis répond à l'appel.