Le développement rapide de l'activité féminine à partir du début des années soixante, que ne perturbe pas la crise actuelle de l'emploi, constitue... > Lire la suite
Le développement rapide de l'activité féminine à partir du début des années soixante, que ne perturbe pas la crise actuelle de l'emploi, constitue un des faits marquant l'évolution et la transformation des ressources en main-d'ouvre disponibles durant cette deuxième moitié du XXe siècle. L'accroissement du niveau de l'activité féminine s'accompagne de profondes transformations, qui doivent être interprétées comme des propagateurs favorables à l'attraction des femmes sur le marché du travail : l'évolution démographique, les nouvelles conceptions du mariage et de la famille, l'évolution du niveau de vie et les modes de consommation sont autant de propagateurs d'une activité féminine plus intense et continue. En ce sens, ces transformations ont stimulé une disponibilité plus grande des ressources potentielles en main-d'ouvre féminine ; les restructurations de l'appareil productif français se sont largement appuyées sur la mobilisation massive de ces nouvelles ressources et ont constitué de ce fait une puissante force d'attraction des femmes dans le salariat : le développement rapide des activités du tertiaire, la diffusion des femmes dans l'industrie, le développement de formes particulières d'emploi sont des facteurs révélateurs de changements dans les modalités d'usage de la main-d'ouvre, changements pour lesquels les femmes ont joué un rôle privilégié. En ce sens, les femmes ont joué et jouent un rôle permissif dans les restructurations en cours du système productif en les facilitant voire les accélérant. C'est par le biais de cette double approche que l'on peut apprécier véritablement le sens des changements récents de l'activité des femmes, approche qui contribue à alimenter le débat ancien sur la fonction de réserves de main-d'ouvre jouée par les femmes et le débat actuel sur l'irréversibilité des mouvements en cours.