Les relations de pouvoir inégales entre les groupes linguistiques mènent presque inévitablement à l'érosion des langues minoritaires. Ce phénomène... > Lire la suite
Les relations de pouvoir inégales entre les groupes linguistiques mènent presque inévitablement à l'érosion des langues minoritaires. Ce phénomène n'est cependant pas l'apanage des États unitaires, qui sont typiquement centrés sur un demos et une langue uniques. Il touche aussi les systèmes fédéraux, lesquels se caractérisent par un découpage du territoire en plus petites unités de sorte à refléter la diversité historique, notamment par leur potentiel d'offrir aux minorités historiquement concentrées des « niches territoriales » pour protéger leur langue.
Ce livre met en lumière les circonstances historiques et politiques expliquant pourquoi les langues minoritaires parviennent à obtenir une niche territoriale dans certains systèmes fédéraux et pas dans d'autres. Pour ce faire, il propose une comparaison originale de l'Allemagne et de l'Espagne sous l'angle des relations entre les régimes politiques successifs et la plus importante minorité linguistique y ayant subsisté à ce jour : les Sorabes de Lusace, une région historique à cheval sur le Brandebourg et la Saxe ; et les catalanophones de Catalogne, du Pays valencien, des îles Baléares et de l'Aragon, formant une zone appelée « Pays catalans ». En s'appuyant sur les notions de tradition étatique et de légitimation politique, ce livre retrace le parcours historique des normes de l'État encadrant les usages linguistiques en Lusace et dans les Pays catalans, de même que leurs effets à long terme sur la vitalité du sorabe et du catalan.
Ce livre est destiné tant aux personnes étudiant les conséquences du processus de construction des États modernes qu'au public général concerné par les enjeux de diversité linguistique.