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Sous-financement chronique de l'éducation, locaux vétustes, diminution des services spécialisés, augmentation de la charge de travail, précarisation des emplois.tout semble vouloir amener le personnel enseignant à l'épuisement professionnel, au burn-out. Pour plusieurs, le dilemme devient critique : il devient nécessaire de choisir entre 1) sacrifier sa santé mentale ou 2) changer de profession.
Les téméraires qui font le premier choix et qui tombent d'épuisement se font dire qu'il s'agit avant tout d'adapter leurs comportements, de prendre du temps pour respirer. Mais la solution repose-t-elle vraiment sur des stratégies de survie ?
Capucine Esther Beauchemin est le nom de plume d'une enseignante qui pratique à Montréal depuis une dizaine d'années Pour elle, le burn-out, loin d'être un problème d'adaptation de l'individu, est plutôt, dans bien des cas, le résultat logique d'une société axée sur la performance et fondée sur le mythe du self-made man, d'une société patriarcale où les principes d'efficacité et de prospérité économique prime sur la santé des personnes. Faire école est le récit d'une enseignante épuisée, mais aussi la dénonciation du discours néolibéral qui s'insinue à la fois dans la gestion nos écoles, dans nos approches thérapeutiques et dans nos mythes individuels et collectifs. Ainsi, sauver le personnel enseignant (et, plus largement, l'ensemble des travailleurs et travailleuses) ne passe pas seulement par la promesse d'investissements économiques, mais aussi par une inévitable refonte de nos récits et de notre rapport à l'autre.
Faire école se veut un essai aux formes hybrides, mêlant intime et statistiques, témoignages et analyses, poésies et éditoriaux.