Le second livre d'Hélène Margueritte, Faiblesse oblige ! est plus émouvant encore. Il prouve qu'elle a su être, aussi, grande dans l'acceptation... > Lire la suite
Le second livre d'Hélène Margueritte, Faiblesse oblige ! est plus émouvant encore. Il prouve qu'elle a su être, aussi, grande dans l'acceptation qu'elle l'avait été dans la révolte. Car s'il faut des forces morales exceptionnelles pour résister à la souffrance, pour refuser le verdict de la science et pour se battre avec son propre corps, jusqu'à redonner vie à des membres moteurs, il en faut plus encore pour accepter la défaite que masque mal cette victoire. Au prix des efforts surhumains qu'elle a racontés, Hélène Margueritte a gagné de ne pas être une grabataire ; mais elle est restée une femme diminuée, humiliée. Elle qui, envers et contre tout, ne s'était jamais résignée, il lui fallait maintenant se rendre à cette évidence et la vivre. C'est là, dans la faiblesse, que cette femme forte s'est révélée, une nouvelle fois, admirable. Lisez ce journal. Vous y trouverez l'écho de certains moments d'abattement, de tristesse ou de colère ; vous y trouverez les cris de désespoir d'une femme et d'une mère, qui veut être pleinement une femme et une mère ; mais vous y trouverez, surtout, une perpétuelle attention aux autres, à leurs petites difficultés, à leurs grandes peines. Il suffit qu'Hélène puisse apporter un réconfort, quel qu'il soit, pour qu'elle oublie immédiatement ses soucis et ses souffrances, et pour que ce soit elle qui fasse l'offrande de cette présence amicale, cette chaleur humaine dont elle a tant besoin. Ainsi transforme-t-elle, par le don, sa vie menacée en une vie réussie.