Comment aborder une oeuvre qui rassemble, en trois tomes
Pléiade, presque soixante-dix ans de publications imbriquées, se
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Comment aborder une oeuvre qui rassemble, en trois tomes
Pléiade, presque soixante-dix ans de publications imbriquées, se
refusant, entre la poésie, le fantastique, les expériences sur le
rêve et la drogue, à tout enfermement de genre ? Que Michaux
lui-même est une énigme, construisant sa vie avec la même précision
qu'il écrit ou dessine ?
Et oeuvre qui nous est si vitalement nécessaire, encore plus
maintenant qu'on peut l'appréhender dans sa globalité, sa
complexité, ses déchirements...
Pascal Gibourg a ce chic, élégance près de son modèle, de
nous emmener voisiner les zones les plus névralgiques. On n'aborde
pas Michaux en théoricien, en poseur d'étiquettes, mais par des
traversées obliques, toutes orientées pourtant par les lignes de
force propres à l'oeuvre, qu'on découvre soudain nous entourant de
partout, mais fièrement, proche et terrifique à la fois.
Voyager le monde... Hindouisme, bouddhisme, tao... La langue
des autres... Magicien et sorcier... Exorciser son nom... Non pas
deux mais mille bras... Le corps en morceaux... Visages de la
drogue... Le bonheur dans la chute... Jeux...., voilà les dix
figures qui servent d'incise à Pascal Gibourg pour appréhender
Michaux.
Non pas Michaux disséqué, écartelé, vu depuis l'univers des
lettres ou traité en tant que poète : mais Michaux là
où surgit l'écriture, quand surgit de l'expérience, ou des apories
de la vie, une figure qui appelle le langage.
Alors presque un portrait puzzle, la façon de Michaux de se
porter aux limites, et forcément la rencontre des noeuds essentiels
de son écriture, de son parcours, presque une prise de repère, où
les noms qui le croisent, d'Octavio Paz au début de l'essai à
François Cheng tout à la fin sont aussi une rupture avec le poète
statufié.
Michaux a une importance considérable pour nous tous. Qu'il soit
présent dans publie.net est nécessaire, et favorable - et merci à
Pascal Gibourd de nous y conduire en voyage : on y regarde,
vous verrez, les puits de très près.
bio & biblio (Lien -> http://www.chemindefer.org/catalogue/reve-d-epingle/presentation/l-auteur-pascal-gibourg.html), et notamment
son Nouvelles de l'autochtone (Lien -> http://www.touslespodcasts.com/annuaire/culture/arts/306-episode116052.html) en
2005 chez Filigranes.... A lire aussi, plus ancien, un texte de
Pascal Gibourg sur Le neutre chez Blanchot (Lien -> http://www.lutecium.org/stp/gibourg.htm).