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Les francophones du monde entier sont culturellement allergiques à tout ce qui pourrait troubler leur dévotion, tantôt au nationalisme, tantôt à l'universalisme. Ce livre essaie de leur suggérer que les attachements et aspirations d'un collectif culturel, conscient de sa particularité historique et - généralement - territoriale, sont, plus encore que légitimes, constitutifs de l'identité humaine, que l'ethnicisme n'est pas simplement jouissance d'un héritage culturel (que chacun aura d'ailleurs dû préalablement explorer et s'approprier à sa façon), mais travail collectif pour vérifier sa pertinence et assurer son développement en adéquation avec ses valeurs et avec chaque nouvelle situation. Ce rapport social, via la culture, s'étend de la micro ethnicité du quartier ou du hameau jusqu'à la méga ethnicité des " civilisations ", en passant par les diasporas et les communautés immigrées ou rapatriées. C'est dire que chacun de nous empile ou, plutôt, réorganise continuellement ses multiples appartenances ethniques. Et que celles-ci sont rarement antagonistes d'un pouvoir étatique. En revanche, l'Etat, dynastique puis rationnel-légal, a souvent instrumentalisé ou malmené les groupes ethniques qu'il rencontrait sur le terrain qu'il ambitionnait de contrôler ; ce qui ne l'empêchait pas de copier habilement leur lexique et leurs solidarités. Illustrée de cas choisis sur tous les continents, cette réflexion sur la relation entre ethnicité et politique tombe bien, à l'heure où le concept de subsidiarité a redoré le blason des autonomies de tous niveaux et où la diversité culturelle est un cheval de bataille de la Francophonie.