La nature est intelligible et pensable. Elle tend à la stabilité, à l'ordre, et la simplicité, à répéter les mécanismes qui réussissent, d'où... > Lire la suite
La nature est intelligible et pensable. Elle tend à la stabilité, à l'ordre, et la simplicité, à répéter les mécanismes qui réussissent, d'où l'analogie et la symétrie. La matière semble aspirer à la forme, le rapport causal existe. La nature nous a dotés des appareils nécessaires pour la comprendre. À la stabilité des formes correspond le déterminisme inscrit dans les systèmes de symboles, dans leurs façons de générer des énoncés et des explications. La connaissance est un processus naturel, le résultat de la coopération entre la nature intelligible et l'organisme intelligent. Ce sont des idées anciennes, aujourd'hui oubliées. N'étant pas réalistes, comment les philosophes contemporains pourraient-ils prendre au sérieux l'intelligibilité de la nature ? Les scientifiques, trop occupés, sont devenus insensibles à la philosophie. Cet essai est une contribution à la théorie de l'intelligibilité. L'une des idées principales est que les aspects naturels, métaphysiques et symboliques de l'intelligibilité s'impliquent mutuellement. Il est difficile d'être philosophe aujourd'hui : comment faut-il s'y prendre pour toucher le fond des choses sans ignorer la démarche scientifique, pour avoir des idées claires tout en voyant loin, pour être capable de finesse concrète et de généralité abstraite ?