Alors qu'il s'agit d'un terme clé pour les géographes, « l'espace » a connu dans les sciences historiques et politiques une longue période de quarantaine... > Lire la suite
Alors qu'il s'agit d'un terme clé pour les géographes, « l'espace » a connu dans les sciences historiques et politiques une longue période de quarantaine en Allemagne depuis 1945. Tabou depuis le nazisme, le terme a gardé des relents de revendication nationaliste, en particulier dans l'intérêt récent pour la géopolitique. Or, les sciences historiques et sociales sont affectées depuis une dizaine d'années par un net regain d'intérêt pour l'espace et pour la dimension spatiale des processus et phénomènes qu'elles étudient. C'est là l'une des conséquences de la remise en cause de la pertinence de l'échelle de l'État-nation comme cadre d'analyse. Parce que l'Allemagne présente des particularités dans l'emboîtement et l'interdépendance des différentes échelles spatiales d'exercice du pouvoir, notamment des échelles nationale et régionale qui sont elles-mêmes le produit de l'histoire allemande, elle offre un terrain privilégié pour l'étude de l'articulation de l'espace territorial et des espaces d'exercice du pouvoir. Croisant des approches micro et macro, cet ouvrage rend compte du dialogue de plusieurs disciplines (histoire, science politique, sociologie, études germaniques, géographie) sur les mutations qu'ont connues et que connaissent les espaces d'exercice du pouvoir en Allemagne. Il propose un regard pluridisciplinaire et une réflexion fondée sur les derniers développements de la recherche.