D'un bout à l'autre des Vosges les chasseurs poursuivent en une quête passionnée l'animal-gibier. Une voie étroite parfois dangereuse mène le chasseur... > Lire la suite
D'un bout à l'autre des Vosges les chasseurs poursuivent en une quête passionnée l'animal-gibier. Une voie étroite parfois dangereuse mène le chasseur du domestique au sauvage, entre chien et loup. Oscillant entre les deux pôles, marqué par une fièvre singulière, le chasseur se voit assigner dans la France de l'Est un statut particulier et s'inscrit dès lors en marge du groupe social. Faits et dits de chasse témoignent d'une même perception de l'acte cynégétique : techniques de chasse et vision symbolique de l'espace sauvage se répondent et renvoient à un système plus général. De la légitimité de l'accès au sauvage à la parenté élective, fondement de la confrérie des chasseurs, de l'exclusion des femmes aux résonances anthropomorphiques de la poursuite de l'animal et tout particulièrement du cerf, c'est autour du Jagdfieber, la fièvre de la chasse, et d'un véritable système de représentation s'articulant autour du sang sauvage que s'ordonnent les pratiques quotidiennes des gens de chasse. Fruit d'une minutieuse observation ethnographique menée durant quatre années dans les trois départements de la France de l'Est soumis depuis 1881 au droit local de chasse, cet ouvrage se propose de restituer la cohérence présente et l'actualité des représentations d'une pensée ordonnatrice, pensée vivante tissant la trame dans laquelle s'inscrit toute l'organisation cynégétique.
Docteur ès Lettres (anthropologie), professeur à l'Université de Franche-Comté. Spécialiste des cultes de possession et du chamanisme, il est l'auteur de nombreuses publications scientifiques.