Biographie de John-Antoine Nau
Eugène Léon Édouard Torquet, dit John-Antoine Nau, né le 19 novembre 1860 à San Francisco (Californie) et mort à Tréboul (Finistère) le 17 mars 1918, est un romancier et poète symboliste américain d'ascendance et d'expression françaises. Perpétuel voyageur hanté par la mer, il fut avec son roman Force ennemie le premier lauréat du Prix Goncourt en 1903.
Eugène Torquet est né d'un père français, émigré en Californie vers 1845, marié à San Francisco en 1858, naturalisé américain en 1860 et mort du typhus en 1864.
En 1866, sa mère, issue elle aussi d'une famille française d'émigrés, s'embarque pour Le Havre avec ses trois enfants. Eugène Torquet fait ses études au lycée du Havre, puis au collège Rollin de Paris, où sa mère, remariée en 1870, s'installe en 1877. Il se lie avec les membres du club des Hirsutes qui, avec le cercle des Zutistes et le club des Hydropathes, réunit les précurseurs du symbolisme. Il collabore, dès son premier numéro, à la revue du Chat noir, tandis que sa famille, inquiète pour son avenir, lui cherche des emplois de bureau.
Mais le jeune homme opte à sa majorité pour une tout autre voie.
En 1881, il s'embarque en tant que pilotin sur un trois-mâts faisant le commerce avec Haïti et les Antilles. Une terrible tempête, racontée dans Force Ennemie, le fait renoncer à la marine à voile. Il revient en France comme aide-commissaire aux vivres à bord du paquebot Le France, puis repart pour un long voyage d'agrément sur les côtes du continent américain.
Il s'installe ensuite à Asnières-en-Bessin, où il se marie en 1885, puis fait avec sa femme un séjour d'un an en Martinique. En 1897, il publie sous le nom de John-Antoine Nau son premier recueil de poésies, Au seuil de l'espoir. Le couple vit pendant quelque temps en Espagne, aux îles Canaries, au Portugal. En 1903, son premier roman, Force ennemie, paraît aux éditions de la revue La Plume. Nau, qui demeure alors à Saint-Tropez, fait recueillir par son frère le prix Goncourt que lui décerne le jury parisien.
Dès lors, il publie régulièrement, faisant alterner poésies et romans, tout en contribuant à de nombreuses revues. Entre 1906 et 1909, il séjourne à Alger, puis s'installe en Corse, pour revenir ensuite sur le continent en 1916, d'abord à Rouen, puis à Tréboul où il meurt à l'âge de 57 ans.