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Longtemps considérée iconoclaste, ou réservée à la seule psychologie, la prise en compte des émotions est en passe de devenir l'un des mots d'ordre les plus pressants de l'étude des phénomènes politiques. Alors même que cette avancée est précieuse pour la connaissance, la prudence commande pourtant de ne pas envisager l'émotion comme une variable explicative suffisante en soi. À l'encontre de tout réductionnisme, cet ouvrage prend le parti de traiter la mise à l'épreuve des émotions et la formulation d'expertise comme deux modes alternatifs de coordination des actions collectives. À la question des propriétés respectives de ces deux régimes de coordination, s'ajoutent celles de la nature variable de leurs relations, des dispositions propres aux protagonistes qui s'en emparent, ou bien encore des effets équivoques exercés sur les configurations au sein desquelles ils sont activés. En pensant ensemble émotions et expertises, cet ouvrage contribue ainsi à renouveler des questionnements anciens, et trop souvent disjoints, en ce qui concerne des objets d'études telles les mobilisations protestataires, les organisations partisanes, l'élaboration des politiques publiques, les procédures dédiées à la consultation des citoyens ou bien encore la gestion des passés politiques conflictuels. Les études rassemblées décloisonnent les approches, les domaines d'études et les disciplines. Elles offrent une mise en perspective comparative qui s'appuie aussi bien sur des cas contrastés que sur divers contextes nationaux (France, Inde, Israël, Italie, Pérou, territoires palestiniens, Turquie).