L'histoire a retenu qu'Emile Digeon a été, en mars 1871, le chef de la Commune de Narbonne. Mais on savait peu de choses sur sa vie avant et après... > Lire la suite
L'histoire a retenu qu'Emile Digeon a été, en mars 1871, le chef de la Commune de Narbonne. Mais on savait peu de choses sur sa vie avant et après cet épisode révolutionnaire de huit jours. A la suite de recherches approfondies dans des fonds d'archives publiques et privées, en France et à l'étranger, l'auteur lève le voile sur l'existence romanesque de cet Audois, né à Limoux et mort à Trèbes. Déporté avec son père en Algérie en 1852, il s'enfuit aux Baléares où il épouse à Palma une riche veuve, amie de George Sand et de Chopin, y exerce le métier de banquier et participe en tant que tel au financement du percement du canal de Suez. Revenu en France après un exil d'une vingtaine d'années, il milite dans le mouvement socialiste puis anarchiste en se fixant un objectif précis : l'union de tous les révolutionnaires. Ami de Louise Michel, Jules Guesde, Louis Blanc, il entretient avec eux une correspondance qui revêt un double aspect : politique et intime. Toutefois, il n'évoque jamais ses années d'exil. N'assumait-il pas la contradiction, réelle ou non (au lecteur d'en juger), entre ses activités à Palma de Majorque et son militantisme révolutionnaire ? Une question, parmi d'autres, que pose la vie d'Emile Digeon, mort dans un dénuement physique et matériel, oublié de ses compatriotes. L'itinéraire singulier de cet ardent et intrépide républicain du XIXe siècle mérite qu'il ait été tiré de cet oubli.
Paul TIRAND (études universitaires de droit et d'histoire), cadre retraité de la profession bancaire, s'intéresse à l'histoire politique de la France au
XIXe siècle. Il a écrit trois ouvrages sur cette période.
Emile Digeon 1822-1894 - L'itinéraire singulier d'un communard est également présent dans les rayons