Un jeudi, Paul Malbec découvre dans Libération l'annonce suivante : « Gagnez de 1 000 à 3 000 F de plus par mois en écrivant chaque jour l'éloge... > Lire la suite
Un jeudi, Paul Malbec découvre dans Libération l'annonce suivante : « Gagnez de 1 000 à 3 000 F de plus par mois en écrivant chaque jour l'éloge de Geneviève. » Pendant plus de six mois, Paul Malbec enverra à la poste restante de Vannes des lettres à une femme inconnue. Les éloges à Geneviève prennent tantôt la forme d'une description (d'autant plus précise qu'elle est imaginaire), tantôt celle d'un cauchemar, tantôt celle d'un récit érotique, tantôt celle d'un poème ou d'un journal de voyage. Paul Malbec invente pour Geneviève des yeux dont la couleur change selon les jours de la semaine. Il la voit fantôme vengeur, divinité féroce. Elle règne sur les éléphants qui errent dans Paris dévasté. Elle prend des bains de soleil dans les décharges municipales. Des dobermans mauves la protègent. Elle est une comète aux seins exorbités ; elle est le clitoris de la lune ; elle a la brûlante tendresse de la foudre et l'énigmatique férocité de la rosée. Parallèlement à ses « Éloges », Paul Malbec tient son journal. Il se juge amant lamentable et enseignant triste. Peu à peu il croit découvrir des complots contre lui, dont Geneviève, peut-être, serait l'instigatrice. Et les menaces se précisent.