« Je vis sans elle. Son Dieu était compréhensif et ne lui tenait pas rigueur de ses infidélités et de ses libertés. Soucieuse de ses enfants et... > Lire la suite
« Je vis sans elle. Son Dieu était compréhensif et ne lui tenait pas rigueur de ses infidélités et de ses libertés. Soucieuse de ses enfants et du monde, elle lui demandait d'intercéder, de donner un coup de pouce, de faire descendre sur cette terre violente et inapaisée un peu de sa rahma, de sa miséricorde. Je suis née dans sa chair. Elle était ma première terre, mon seul pays natal. »Soumya Ammar Khodja évoque dans un texte sobre et pudique la disparition de la mère. Au-delà de sa résonance intime, cet événement renvoie à des interrogations communes et spécifiques : la prime origine, le lien singulier entre une mère et une fille, la solitude, le déni de la douleur en milieu hospitalier, le statut de la vie et de la mort, la force de l'amour, le manque de l'être à jamais absent et, en notes à peine appuyées, l'exil et la distance... À PROPOS DE L'AUTEURESoumya Ammar Khodja est née au Maroc. Elle a grandi en Algérie et a passé une partie de sa jeunesse en France. Autrice d'une thèse sur l'ouvre poétique de Mohammed Dib, elle a été enseignante au département de Français de l'Université d'Alger jusqu'en 1994. Écrivaine, poète, conférencière en littérature, récitante de poésie, elle anime des ateliers d'écriture (en milieu universitaire et scolaire, hospitalier et psychiatrique, associatif et artistique) et vit dans l'est de la France. Elle était ma première terre est le second ouvrage de Soumya Ammar Khodja publié aux éditions Parole après le recueil de nouvelles De si beaux ennemis.