On appellera « démophobie » toute méthode de contournement ou de rejet de la « parole » du peuple qui procède de l'allergie, de l'appréhension... > Lire la suite
On appellera « démophobie » toute méthode de contournement ou de rejet de la « parole » du peuple qui procède de l'allergie, de l'appréhension ou de la défiance que ce même peuple suscite, qu'on l'estime « ignorant », victime de ses affects suraffecté ou désaffecté. Elle est le propre des gouvernements, chaque fois que confrontés à une contestation ou des revendications « populaires » qui les dérangent, ils commencent par minimiser cette parole ou la discréditer. Mais elle constitue aussi le point commun aveugle des théoriciens qui fustigent les « dérives » de la démocratie et se méfient des élections et de leur résultat, quand ils ne lui refusent pas toute légitimité. En interrogeant les présupposés de ces pratiques et de ces théories « démophobes », le présent essai entreprend de redonner son sens au suffrage « populaire » et d'en rétablir les enjeux.