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Lorsqu'il eut été chassé du pouvoir par son entourage, le tyran se réfugia dans une île étrangère, où il fut reçu comme un assassin politique, dont le procès réclamait une conclusion urgente. Dans sa cellule, il rédigea un "mémorial" d'un genre nouveau car, loin d'être une simple suite de souvenirs, ou même un plaidoyer en faveur de ses idées, voire de sa personne, il constituait un réquisitoire et un verdict condamnant ses juges à le condamner. Refusant de descendre (ou de monter) au niveau de son destin individuel, il entendait poursuivre avec les armes à sa disposition la collective bataille entreprise contre l'ennemi. Son texte est donc un acte de guerre, et une préface au Jugement dernier, au cours duquel les hommes seront résorbés dans le ciel et l'enfer de la tyrannie humaine. L'imaginaire traducteur du manuscrit a fait précéder celui-ci du "Cours de Joseph Hut", qui expose les raisons qu'on peut avoir, selon son tempérament, de désespérer au nom de la tyrannie, et l'a fait suivre d'un appendice, donnant des détails sur le tyran et sur ses actes. Le tout a été réuni sous le titre "Églogues du Tyran", qui évoque à la fois le lyrisme mouvementé du ton, et la grande idylle désirée et proclamée par les partisans du berger de la tyrannie.