« Écrire en situation bilingue », c'est aussi bien pratiquer le « bilinguisme d'écriture » (qui relève du choix du seul individu) que « écrire... > Lire la suite
« Écrire en situation bilingue », c'est aussi bien pratiquer le « bilinguisme d'écriture » (qui relève du choix du seul individu) que « écrire en situation diglossique » (c'est-à-dire de l'inégalité socialisée des langues), mais c'est de toute manière ouvrer sur l'hétérogène, alors que les institutions du monde (entre autre la/les littérature/s) se prétendent homogènes. La thématique est envisagée sous trois modalités complémentaires : le « choix » d'une langue d'écriture (choisit-on ? en fonction de quoi ?) ; les stratégies d'écriture bilingue (comment intégrer à un texte deux langues ou plus ?) ; la problématique de la réception (édition, lectorat : quelle diffusion, quel retour, en fonction des choix opérés ?). Le propos est ici, par delà la diversité des terrains et des individus, de tenter de repérer les récurrences, voire les invariants dans la production et la réception de fictions narratives et poétiques. Des Mapuche du Chili aux Chicanos des États-Unis, en passant par l'Argentine et ses élites, par le Paraguay bilingue, ou par les Antilles créolisées ; de l'Algérie et de Tanger à Madagascar, en passant par le Mali ou l'Angola ; des territoires de langue occitane et des Catalognes du nord et du sud, jusqu'en Galice, en passant par le Pays Basque, près d'une vingtaine de langues, écrites ou confinées dans l'oralité, véhiculaires ou vernaculaires, dominantes et dominées, mais méritant toutes le label de « langues de culture », se rencontrent, s'unissent et se télescopent dans le texte de création littéraire, optant pour mimer les conditions sociolinguistiques du réel environnant ou bien pour introduire le lecteur dans un univers imaginaire et fantasmé. Les deux volumes édités se complètent : le volume 1 regroupe 38 textes de communications ; le volume 2, 16 interventions au cours de 3 tables rondes, prononcées au cours du colloque qui s'est tenu à l'Université de Perpignan les 20, 21 et 22 mars 2003.