Ecrire dans l'enseignement supérieur - Des apports de la recherche aux outils pédagogiques

Enseignante- chercheur à l'UFR des Sciences du langage à l'Université Stendhal, Catherine Frier travaille au sein du laboratoire LIDILEM. Son travail de recherche consiste principalement en une exploration, au moyen d'outils linguistiques, du rapport à l'écrit et des pratiques langagières d'usagers (enfants/ adolescents/ adultes) en matière de lecture-écriture. Ce travail de description/analyse donne lieu à la formulation d'hypothèses didactiques susceptibles de nourrir le terrain scolaire.
Ces travaux s'exercent dans deux champs principaux : - l'entrée dans l'écrit / la littératie émergente/ la didactique de la lecture : travail portant sur les pratiques familiales, scolaires et périscolaires d'accompagnement à la lecture auprès d'enfants en début ou en cours d'apprentissage; - Illettrisme et situations d'exclusions scolaires (études des représentations et des pratiques de jeunes rencontrant d'importantes difficultés dans le domaine de la langue écrite).
Depuis deux ans maintenant elle est investie dans une recherche intitulée : " Formes langagières et sélection scolaire : le rapport aux écrits des disciplines au collège et au lycée chez les 15-18 ans ". Cette recherche répond à l'une des préoccupations prioritaires du schéma régional d'enseignement supérieur et de la recherche (SRESR) de la Région Rhônes-Alpes (cluster 12 : Exclusions sociales et scolaires).
L'axe retenu dans le cadre de cette recherche concerne les fonctionnements " ordinaires " de la discipline Français. Un certain nombre de questions permettent de délimiter les contours de ce travail : - Quel rôle ce travail, tourné vers l'étude d'ouvres littéraires, peut-il jouer dans la construction de sujets lecteurs ? - Quelle est son influence réelle sur les pratiques de littératie des adolescents ? - Est-il conçu en lien avec ces pratiques ? - Et peut-il alléger le poids des déterminismes sociaux qui pèsent sur les pratiques de lecture ? - Comment cet accompagnement est-il perçu par les élèves et éventuellement réinvesti dans d'autres domaines d'apprentissage, dans d'autres pratiques langagières, culturelles, sociales ? - Quel lien font-ils entre ce travail et leurs propres pratiques de littératie ? - Quelle est pour eux la valeur à la fois symbolique (en termes de valeurs et de construction de soi) et cognitive (en termes d'apprentissages) de ce type de travail scolaire ? - Et que reste-t-il de ces lectures scolaires ?